Hier, jeudi 3 novembre, à l’occasion de la journée mondiale One Health, a eu lieu le lancement officiel de la Fresque One Health par ses auteur.rices, issus de VetAgro Sup (Amandine Gautier de l’ENSV-FVI, Chloé-Louise Morbois de l’ENSV-FVI et de la Chaire VPH, Sophie Touzé et Florence Ayral de VetAgro Sup) et de Quercéo (Geoffrey-Edouard Vuilier, également auteur de la Fresque de la Biodiversité), en collaboration avec le Geneva Health Forum et One Sustainable Health Forum. Benoit Miribel, Secrétaire général de la Fondation Une Santé durable pour Tous et membre du CESE (conseil économique social et environnemental), a facilité le webinaire en compagnie d’Eric Comte, directeur du Geneva Health Forum, qui a d’emblée souligné l’importance du dialogue entre les acteurs de la santé humaine, animale et celle des écosystèmes, face aux enjeux de santé globale tels que l’antibiorésistance, les épidémies et la pollution. La fresque One Health est un outil qui participe au besoin de construction d’une culture scientifique commune, a-t-il souligné.
Durant le séminaire, le collectif à l’origine de la fresque a explicité les conditions de fabrication et d’utilisation de la fresque One Health désormais accessible au plus grand nombre, en français et anglais (bientôt en espagnol), en version expert et adulte (une version enfant est en cours de construction). Ce collectif s’est appuyé sur un grand nombre d’expertises durant cette année de construction et a ainsi fédéré un nombre important de partenaires : Santé Planétaire, l’Association Santé Environnement France (ASEF), les HCL, le Hub VPH, le CNFPT, le Geneva Health Forum, One Sustainable Forum, Lyon 1, l’IRD, et le soutien de la Région Auvergne Rhône Alpes.
Plus de 310 personnes ont suivi le webinaire qui a réuni des personnalités emblématiques des expertises mobilisées sous le signe d’une très grande pédagogie. Ana Bento, chercheuse en écologie de la santé au Rockfeller Institute a expliqué en quoi consiste les apports de l’écologie de la santé, et comment la biodiversité et la gestion de la santé relèvent d’un seul problème nécessitant une gestion parallèle et non séparée. Benjamin Roche, directeur de recherche à l’IRD, pilier de l’initiative Prezode et ambassadeur de la Fresque One Health, a poursuivi cette discussion sur les bénéfices de l’approche One Health et l’utilité de la fresque One Health. Celle-ci lui apparait en effet de nature à diminuer l’anxiété des populations face aux pandémies en les mettant en action, et en les rendant conscientes de ce qui relève de leur action et ce qui relève d’autres dynamiques sociales, politiques, économiques et culturelles.
La fresque permet ainsi de saisir non seulement l’approche conceptuelle mais aussi sa mise en œuvre concrète sur le terrain dans nos vies quotidiennes, a-t-il souligné, notamment grâce aux études de cas et aux jeux de rôles qui incarnent véritablement la démarche One Health, ses défis et ses opportunités. Il a enfin salué l’outil qui accompagne les efforts des scientifiques investis, comme lui, dans la communication auprès des décideurs et des populations.
Antoine Flahault, directeur de l’Institute of Global Health, a partagé une analyse de la santé globale aujourd’hui dans une approche historique, en rappelant les progrès réalisés en termes d’espérance de vie, d’éradication des maladies, mais aussi ses défis en soulignant les réémergences de maladies et la non prise en compte des enjeux contemporains dans la plupart des politiques publiques actuelles, insistant sur le climat, la démographie, les inégalités sociales de santé. La fresque One Health a trouvé sa place, selon Antoine Flahault, en ligne avec le travail mené dans les espaces institutionnels (la quadripartite), de recherche, de pratique des ONG et des acteurs publics et privés. Il faudra à ce titre évaluer son impact sur la gouvernance de la santé et ses bénéfices.
Mireille Bossy, directrice générale de VetAgro Sup, a rappelé combien la pandémie de Covid-19 a mis en évidence les interconnexions entre les maladies infectieuses, les maladies zoonotiques, l’antibiorésistance et le changement climatique. L’expertise en santé animale, en agronomie, en économie et en sciences sociales nous sont aujourd’hui indispensables pour mettre en place des solutions pratiques et réalisables sur le terrain, a-t-elle souligné. Encourageant les auditeur.rices du webinaire à jouer la fresque avec leurs collègues, leurs étudiants, elle a insisté sur les atouts de la fresque One Health qui est un outil créatif qui rassemble les expertises utiles à la résolution des problèmes contemporains de santé globale. Jean-Christophe Rufin, Médecin et Académicien, a également communiqué son enthousiasme sur cette initiative, qui atteste de la diffusion du concept One Health, si central dans son expérience de médecin humanitaire à Médecins Sans Frontières où il devait prendre en compte, en plus du soin, l’environnement et les conditions de vie des populations au quotidien, mais aussi la santé animale et ses frontières avec la santé animale. La fresque One Health participe de cet effort pour rendre nos actions plus efficaces sur le terrain, a-t-il assuré, grâce à la prise en compte de facteurs et de dynamiques complexes et multiples que les secteurs, s’ils sont isolés, ne peuvent atteindre.
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